Un rapport de police sur le financement lybien présumé de Nicolas Sarkozy, révélé par Mediapart, révèle le penchant « immoderé » pour le cash de l’ex-ministre de l’Intérieur.
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Affaire des tableaux flamands
Au cours de la perquisition effectuée le 27 février 2013 dans le cadre du financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, les enquêteurs découvrent un versement de 500 000 euros sur son compte bancaire ainsi que des factures payées en liquide, pour un montant total d’environ 25 000 euros. Claude Guéant affirme que les 500 000 euros sont le fruit d’une vente de deux tableaux d’Andries van Eertvelt à un avocat étranger (malaisien). Le ministère de la Culture a affirmé n’avoir jamais reçu de demande de certificat d’exportation pour la vente des œuvres de van Eertvelt, alors que tout tableau d’une valeur supérieure à 150 000 euros doit obligatoirement obtenir ce document pour être autorisé à sortir de France. Le délit d’exportation illégale de trésors nationaux est passible de deux années d’emprisonnement et d’une amende de 450 000 euros. Néanmoins, le montant de cette vente à l’exportation, qui n’aurait pas été déclarée aux douanes, est supérieur aux cours de ces tableaux selon les experts. Les toiles d’Andries van Eertvelt, spécialiste des batailles navales, se vendent, en moyenne, à 41 000 euros. Et, selon Artprice, la « valeur type » d’un tableau comparable à ceux évoqués par Claude Guéant, est de 15 127 euros (hors frais). Claude Guéant a été placé en garde à vue dans le cadre de cette affaire le vendredi 6 mars 2015. Les enquêteurs soupçonnent le cabinet d’avocats d’être une simple « boîte à lettres » dans la transaction, et la vente de tableaux un écran pour des mouvements de fonds suspects. L’affaire porte sur beaucoup plus que des montages financiers autour des tableaux d’un peintre hollandais sans grand renom. Elle plonge dans les arcanes de l’État et amène la justice à visiter les coulisses des contrats internationaux, un monde parallèle avec ses intermédiaires occultes. Le banquier soupçonné d’avoir effectué le virement en sa faveur, Wahib Nacer (dont les domiciles et bureaux ont été perquisitionnés le 31 mars 2015 en Suisse, de même que ceux de l’intermédiaire Alexandre Djouhri, ce proche de Dominique de Villepin devenu, après 2007, l’un des conseillers officieux de Guéant), était l’un des gestionnaires des comptes de Bachir Saleh, le patron du puissant fonds d’investissement libyen en Afrique. Les juges d’instruction ont estimé que Claude Guéant avait participé à la « confection d’un ensemble de documents (promesse d’achat, lettre, facture) destinés à formaliser la vente fictive » des tableaux.
La direction nationale des vérifications de situations fiscales de la DGFiP estime que ces 500 000 euros auraient dû être déclarées comme revenu imposable et a par conséquent établi un redressement de 535 000 euros (50 % d’impôt sur la prestation rémunérée, 85 000 euros d’intérêts de retard et 200 000 euros de pénalité pour « manœuvres frauduleuses »